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Shifting Walls, 2017
installation sonore vidéographique sur peinture murale, 10’

Ariane MAUGERY
    chaosmos@free.fr
    13490 JOUQUES
    site

Ariane Maugery combine plusieurs techniques et médiums – son, photographie, vidéo, dessin, modelage, peinture… – et divers objets pour créer des installations visant à immerger le spectateur dans un environnement qui le force à devenir attentif à l’instant, fugitif, dans toutes ses dimensions sensorielles, à le placer dans une attitude de réception qu’elle qualifie de polyphonique.
     Elle s’exprime sur sa démarche : « La première phase du travail consiste en un arpentage : explorer la tonalité singulière d’un lieu et l’incorporer de façon kinesthésique pour en tirer des trajectoires, des lignes de fuite. Le travail en atelier consiste ensuite notamment à extraire des bribes dynamiques sonores et visuelles que je réinjecte dans l’espace dessiné. La dimension sonore qui se compose d’un montage de captations d’éléments atmosphériques et de lignes sonores hypnotiques créées au clavier numérique suggère cette dimension polyphonique en nous y installant d’emblée. »
     Ses installations offrent ainsi une multitude d’options temporelles, superposées dans un même espace, pour donner au regardeur-auditeur, plongé dans un foisonnement d’informations visuelles et sonores, la possibilité de définir son propre chemin, plus ou moins erratique, par des voies fragiles et éphémères, vers une appréhension de l’instant. Un instant non pas considéré comme une entité figée, mais comme une matière fluctuante, perçue de façon périphérique, dans laquelle l’individualité se dissout. Le corps du spectateur devient à la fois révélateur d’un espace, parmi une infinité de choix possibles, mais aussi témoin de l’immanence de présences potentielles, présentes ou à venir.
     Pour décrire son travail, Ariane Maugery cite volontiers Deleuze dans ses Dialogues : « une perception actuelle s’entoure d’une nébulosité d’images virtuelles qui se distribuent sur des circuits mouvants de plus en plus éloignés, de plus en plus larges, qui se font et se défont. »

LD