Première page (f) Page précédente (p) Planches contact (vignettes) Page suivante (n) Dernière page (l)
16Réjane LHÔTE.jpg

FORME CONTREFORME, 2018
graphite et fusain, 290 x 100 cm & 290 x 250 cm

Réjane LHÔTE
    contact@rejanelhote.fr
    75018 PARIS
    site

Le travail de Réjane Lhôte est hanté par l’architecture, non pas une architecture considérée comme statique et immuable mais, selon ses propres mots, comme articulation fluide de lieux et d’espaces. Son objectif est d’exprimer la charge émotionnelle d’un lieu en traduisant la sensation qu’elle ressent devant un espace qu’elle habite, dans lequel elle se déplace ou qu’elle traverse. Elle le décompose et recompose, en fonction non pas seulement de ses yeux mais de son corps tout entier, devenu seul étalon de mesure de l’univers. En ceci, ses œuvres sont éminemment subjectives, en opposition radicale avec l’approche objective des cubistes. Elles sont aussi fortement antimatérialistes : chez Réjane Lhôte, le corps, la perception et l’esprit priment sur la matière. Elles font aussi écho au relativisme de Platon, dans son Protagoras : l’homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont, du fait qu’elles sont ; de celles qui ne sont pas, du fait qu’elles ne sont pas.
     Réjane Lhôte révèle et cultive les auto-similitudes pour nous livrer un univers de fractales qu’elle développe au sein de la même composition ou dans des séries de dessins. Chez elle, l’espace devient organique, chacun de ses modules se comportant comme une cellule, au sens biologique de ce mot. L’architecture devient alors extension d’un corps libre de ses mouvements, celui de l’artiste.
     Ses dessins et ses pièces en céramique, se présentent comme des variations sur la déclinaison d’un volume habitable qui serait, selon les circonstances, projeté, plié, déplié, décalé, basculé, ouvert, refermé, emboîté… Leur succession propose un cheminement, comme une visite guidée en forme de découverte de champs inédits. Ils incarnent, selon elle, le point de convergence et de circulation entre le corps et l’architecture, entre l’intériorisation et le déploiement. Le spectateur est ainsi invité à sans cesse redéfinir sa place, son rôle, à prendre position – dans les deux sens de cette expression – devant ces propositions qui l’interpellent, le séduisent, mais aussi le déstabilisent…

LD