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KRESPIN, Sarah.jpg

Mutation, 2019
tissage cuivre et coton teint en Ikat formé de différentes manières, 20 x 125 x 25 cm

KRESPIN, Sarah
    sarahkrespin@gmail.com
    75011 PARIS
    site

Sarah Krespin, dans ses sculptures apparemment molles, fait écho aux incertitudes et aux craintes de notre époque. Ni figées, ni libres, mais comme prises dans des torsions convulsives, elles procèdent des trois règnes : minéral, végétal et animal. De sa formation à l’école Duperré, elle a gardé un tropisme pour le tissu, souple, froissé, mais rigidifié par le recours à une armature en fil de cuivre qui en fige la forme et en fait le monument mémoriel d’un geste non reproductible.
     Le hasard y a sa place. Au-delà d’une impulsion initiale, ses œuvres semblent laissées à leur propre évolution organique, non maîtrisée, à laquelle le spectateur aimerait contribuer en brisant le tabou du noli me tangere muséal. Certains y verront des fossiles de temps immémoriaux, d’autres d’improbables chrysalides d’où émergeront des êtres insoupçonnés, d’autres, enfin, les reliques d’une activité humaine rendue indéchiffrable par les affronts du temps.
     Anachronisme ou coagulation du temps ? Résilience ou abandon ? Construction ou déconstruction ? Tout cela à la fois, mais avant tout la volonté désespérée – et désespérante – de donner corps à nos doutes existentiels, à notre vertige devant un avenir sans espoir…

LD