Première page (f) Page précédente (p) Planches contact (vignettes) Page suivante (n) Dernière page (l)
WOLFF, Catherine.jpg

L’oiseau de mauvais augure, 2018
technique mixte sur toile, 116 x 81 cm

WOLFF, Catherine
    wolff.caty@gmail.com
    75018 PARIS
    site

La peinture de Catherine Wolff est directe et dure. Elle n’emploie pas de voie détournée pour asséner ses messages, comme autant de coups de poing ou de gifles à la figure du spectateur. Par exemple, dans L’oiseau de mauvais augure, un couple nu, alité, découvre avec stupeur, au pied de son lit, un bambin nu affairé, échappé d’une cage à oiseau voisine dont la porte est entrebâillée. On ne saurait être plus explicite pour décrire une maternité non souhaitée…
     Son trait, incisif, presque caricatural, et l’économie chromatique de sa palette, souvent réduite à des camaïeux de couleurs sourdes, évoquent la période misérabiliste de Bernard Buffet ou les œuvres de la même époque de Francis Gruber. Ses personnages, tour à tour convulsifs, honteux ou effarés, nous regardent de face, yeux dans les yeux, et nous prennent à partie dans un débat auquel on ne peut ni ne veut échapper.
     Catherine Wolff se défend d’être une provocatrice. Elle se veut juste révélatrice de ce que chacun porte en lui, comme elle dit fort clairement : en grattant un peu le vernis de chacun, l’image sociale, on révèle des aspects moins brillants. C’est ce à quoi je m’adonne. Mes personnages sont nus car ils révèlent, dans leur nudité, ce qui peut se jouer dans leur intimité et dans leur interrelation à l’autre. C’est cette dimension-là qui m’intéresse et que je mets en scène tel un metteur en scène. Et pour filer la métaphore, telle une comédienne, je ne me réduis pas à mes toiles. Je me contente de poser les situations, de placer les personnages. Loin de moi l’idée de donner une réponse. Les personnages sont en suspens. C’est au regardeur de conclure avec sa propre histoire.

LD