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ATELIN, Chantal.jpg

Volume 26, 2017
acier thermolaqué, 114 x 122 x 160 cm

ATELIN, Chantal
    atelin@atelin-chantal.fr
    44119 TREILLIÈRES
    site

Les sculptures de Chantal Atelin sont paradoxales. Si, de toute évidence, elles s’inscrivent dans la descendance, féconde et toujours renouvelée, de l’art construit, on hésite à les qualifier : sont-ce des volumes, des sculptures, ou des dessins qui auraient acquis un nouveau degré de liberté et se développeraient dans l’espace ?
     L’artiste nous apporte un premier élément de réponse en déclarant que sa recherche essentielle, après avoir, pendant des années, travaillé des matériaux nobles comme le marbre, est désormais celle de l’immatérialité… Une façon de renvoyer dos à dos les deux hypothèses, car ni la sculpture ni le dessin ne sont immatériels. À moins que l’artiste ne veuille simplement nous dire c’est que ce qui importe n’est pas tant la structure que le volume qu’elle délimite dans l’espace… Nous serions donc dans le domaine d’une sculpture en négatif, si l’on pouvait oser un parallèle avec la pratique photographique. Une façon de s’affranchir de la pesanteur des choses tout en restant dans le registre du monumental.
     Dans ses œuvres de la série des Traits, Chantal Atelin a imaginé un volume géométrique fermé, réalisé à partir de plans sécants, puis n’en a conservé que les arêtes, matérialisées par de fines barres de métal de section circulaire. La figure du triangle y est prédominante. Dans ses Volumes, l’approche est différente. L’artiste n’a pas pensé en termes de plans mais de volumes imbriqués, entrecroisés, dont elle n’a conservé que les lignes d’intersection, marquées par de fortes barres en acier de section carrée, résultant en une structure globalement pyramidale.
     Dans un cas comme dans l’autre, Chantal Atelin déclare : « le volume intérieur (volume d’air) réalise la matérialité de la sculpture. Il est nécessaire de différencier la notion de vide physique (void) de celle d’inoccupé (empty). L’espace intérieur de mes sculptures n’est pas vide puisqu’il enferme l’espace et à la fois, la sculpture étant ouverte, libère l’espace. L’espace extérieur et l’espace intérieur ne sont pas les mêmes : l’un est infini, l’autre, défini, tend vers la finitude. »

LD