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Je crois que j’ai marché sur la Lune

Sofi Urbani
    sofiurbani@gmail.com
    13016 MARSEILLE
    site

Sofi Urbani part d’idées simples qu’elle essaie de matérialiser en faisant appel à des dispositifs, plus ou moins complexes, plus ou moins transparents dans leur fonctionnement. Ils relèvent de la physique amusante ou empruntent au registre des films de science-fiction. Ses travaux sont rigoureusement construits, soigneusement finis, affectent souvent une apparence sculpturale, cultivent une forme de merveilleux, mâtiné d’humour et de dérision, intègrent le mouvement et les images animées en s’inspirant des toutes premières productions cinématographiques, le tout dans une forme de Gesamtkunstwerk que Wagner n’aurait pas reniée.
     L’installation Attractions magnétiques se présente comme un carrelage de plaques métalliques, dans l’esprit des œuvres de Carl Andre. Mais là o ù le visiteur marchant dessus s’attend à une ferme résistance du matériau, il est surpris par sa mollesse et son instabilité. C’est que les carreaux d’acier reposent sur un tapis de mousse qui les rend instables. Le corps du marcheur est déséquilibré. Son cervelet ne joue plus son rôle régulateur, de balancier. Tout se passe comme si une secousse sismique se manifestait, remettant en cause les notions de verticalité et d’horizontalité.
     La sculpture-installation Je crois que j’ai marché sur la Lune est constituée d’une paire de bottes en verre, illuminées en bleu, reposant sur un miroir circulaire. C’est une mise en abyme, par le biais de la réflexion spéculaire, de tous les rêveurs qui ont marché sur la lune.
     L’installation Je ne sais pas quoi faire est une métaphore de l’ennui et du désœuvrement. Elle se présente comme un tas de ces avions que l’on plie à partir d’une feuille de papier, quand on n’a rien d’autre à faire, et que l’on jette en essayant de les faire voler le plus loin possible. Mais ici le papier se mue en métal… Une façon de pérenniser l’éphémère de l’oisiveté.

LD